l'etat d'Israel
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SIONISMEDoctrine et mouvement politique dont le but est la construction, la consolidation et la défense d'un État juif en Palestine, près de Jérusalem. Le mouvement est appelé ainsi en référence à la colline de Sion de Jérusalem où fut, dans l'Antiquité, érigée la citadelle de David. Le fondateur du sionisme est Theodor Herzl, homme politique juif hongrois et journaliste (1860-1904). En réponse à l'antisémitisme présent dans toute l'Europe (affaire Dreyfus en France, pogroms de Russie), il publie un manifeste fondateur du sionisme intitulé «Der Judenstaat, Versuch einer Modernen Lösung der Judenfrage» (L'État juif, recherche d'une réponse moderne à la question juive) en 1896, où il expose sa thèse sur la nécessité pour les Juifs de créer leur propre État. En 1897, un congrès juif réuni à Bâle (Suisse), sous la présidence de Herzl lui-même, donne naissance au mouvement sioniste. Un an plus tard, une banque coloniale juive est créée, laquelle aboutira en 1901 à créer le Fonds national juif dont le but est l'achat de terres en Palestine, région autrefois occupée par les populations juives. Dès 1882, des étudiants juifs de Russie, les «Amants de Sion», avaient cependant amorcé les premières formes de colonisation. Ce n'est qu'en 1917 que les sionistes purent marquer des points au plan politique avec la «Déclaration Balfour» (ministre britannique des Affaires étrangères) qui acceptait, au nom du Royaume-Uni, la création d'un «foyer national juif» en Palestine. En 1948, l'État d'Israël est finalement proclamé, provoquant de fortes réactions arabes. Toujours menacé par des segments des communautés arabes, le sionisme est aujourd'hui étroitement lié à la défense idéologique et politique de l'État d'Israël de même qu'à la promotion de ses politiques de défense. Le sionisme s'oppose à l'antisémitisme. |
HERZL
Theodor Herzl est considéré comme le père du sionisme politique. C’est lui qui favorise réellement le développement du courant nationaliste juif à la fin du XIXe siècle.
Né en 1860 dans une riche famille juive de Budapest, Herzl semble pourtant peu destiné à devenir le leader du mouvement sionisme. Il représente, en effet, l’exemple même du « juif assimilé ». Sa famille est libérale et peu attachée aux traditions du judaïsme. A dix huit ans, il quitte Budapest pour suivre des études de droit à Vienne mais délaisse rapidement sa carrière de juriste pour se consacrer à la littérature et au journalisme.PLUS... |
Herzl et le sionisme
En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, un officier juif de l’armée française, fut accusé à tort de trahison, suite à de fausses lettres compromettantes fomentées par un général antisémite protégé par sa hiérarchie. Observant les foules hurlant « Mort aux juifs ! », Herzl en déduisit qu’il n’existait qu’une seule solution aux agressions antisémites : l’immigration en masse des Juifs dans un pays à eux. L’Affaire Dreyfus devint ainsi l’un des éléments déterminants de la genèse du sionisme politique. PLUS...
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Les sionistes religieux
Environ 20% de la population juive israélienne se définit comme sioniste religieuse. Ses caractéristiques, son attachement aux valeurs traditionnelles du judaïsme et à la modernité de l’Etat et de la société israélienne, la placent à la croisée de plusieurs mondes, dont les frontières ne sont pas toujours nettes. Quelques exemples. PLUS...
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L’éducation sioniste religieuseDe l’école primaire à l’enseignement supérieur en passant par le mouvement de jeunesse, le secteur sioniste religieux a développé ses propres institutions. Quelques points de repère.PLUS...
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LA DECLARATION BALFOUR
Rédaction et émission de la déclaration
Le 19 juin 1917, Balfour reçoit dans son bureau Lionel Walter Rothschild, membre éminent de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste, et Chaïm Weizmann, également sioniste et ayant fortement contribué à l'armement du Royaume-Uni durant la guerre8. Il leur demande de rédiger une proposition de déclaration concernant l'appui du gouvernement britannique à la colonisation juive de la Palestine. Celle-ci doit être une première fois remaniée, et une nouvelle version est proposée le 18 juillet. D'autres projets de déclaration sur le même thème sont élaborés dans le même temps ; Balfour, Alfred Milner ou Leo Amery (sous-secrétaire au Bureau des colonies)9 apportent leurs versions avant qu'une synthèse soit examinée le 3 septembre 1917 par le cabinet de guerre10. Lord Curzon s'oppose à son contenu, estimant que le texte ignore la présence d'une majorité de musulmans en Palestine11. Edwin Montagu n'y est pas non plus favorable, mais le texte est tout de même validé par le cabinet de guerre.
« Cher Lord Rothschild,
J'ai le grand plaisir de vous transmettre, de la part du Gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante de sympathie avec les aspirations juives sionistes, qui a été soumise au cabinet et approuvée par lui.
Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour les Juifs et fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, soit aux droits et au statut politique dont les Juifs disposent dans tout autre pays.
Je vous serais obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste (en). »
— Arthur James Balfour
La déclaration est publiée dans le Times de Londres le 9 novembre, dans l'encart « Palestine for the Jews. Official Sympathy. » Par cette lettre, le Royaume-Uni se déclare en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer national juif. Cette déclaration est considérée comme une des premières étapes dans la création de l'État d'Israël14. En effet, la promesse qu'elle contient est mise en œuvre durant la conférence de Paris (1919), préalable à la conférence de San Remo (avril 1920), confirmée par le traité de Sèvres (août 1920). La délégation sioniste à ces deux conférences demande d'ailleurs que le mandat de la Palestine soit confié au Royaume-Uni.
r.
Rédaction et émission de la déclaration
Le 19 juin 1917, Balfour reçoit dans son bureau Lionel Walter Rothschild, membre éminent de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste, et Chaïm Weizmann, également sioniste et ayant fortement contribué à l'armement du Royaume-Uni durant la guerre8. Il leur demande de rédiger une proposition de déclaration concernant l'appui du gouvernement britannique à la colonisation juive de la Palestine. Celle-ci doit être une première fois remaniée, et une nouvelle version est proposée le 18 juillet. D'autres projets de déclaration sur le même thème sont élaborés dans le même temps ; Balfour, Alfred Milner ou Leo Amery (sous-secrétaire au Bureau des colonies)9 apportent leurs versions avant qu'une synthèse soit examinée le 3 septembre 1917 par le cabinet de guerre10. Lord Curzon s'oppose à son contenu, estimant que le texte ignore la présence d'une majorité de musulmans en Palestine11. Edwin Montagu n'y est pas non plus favorable, mais le texte est tout de même validé par le cabinet de guerre.
« Cher Lord Rothschild,
J'ai le grand plaisir de vous transmettre, de la part du Gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante de sympathie avec les aspirations juives sionistes, qui a été soumise au cabinet et approuvée par lui.
Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour les Juifs et fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, soit aux droits et au statut politique dont les Juifs disposent dans tout autre pays.
Je vous serais obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste (en). »
— Arthur James Balfour
La déclaration est publiée dans le Times de Londres le 9 novembre, dans l'encart « Palestine for the Jews. Official Sympathy. » Par cette lettre, le Royaume-Uni se déclare en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer national juif. Cette déclaration est considérée comme une des premières étapes dans la création de l'État d'Israël14. En effet, la promesse qu'elle contient est mise en œuvre durant la conférence de Paris (1919), préalable à la conférence de San Remo (avril 1920), confirmée par le traité de Sèvres (août 1920). La délégation sioniste à ces deux conférences demande d'ailleurs que le mandat de la Palestine soit confié au Royaume-Uni.
r.